Le syndrôme d'aliénation parentale est le processus où l'enfant est amené par un parent, de façon plus ou moins subtile, à partager un ensemble d'idées et de perceptions fausses, déformées ou exagérées sur l'autre parent. L'enfant devient graduellement captif du mode de pensée du parent aliénant. Il y adhère totalement et véhicule, à propos de l'autre parent, des propos insensés, voire des allégations de tout genre, qui font douter le professionnel de la capacité parentale du parent aliéné.
L'aliénation parentale est une manipulation mentale qui se traduit dans les faits par une confiscation de l'enfant par le parent aliénant, et repose sur l'exclusion de l'autre parent, le parent aliéné, et de sa famille.
Le psychologue Glenn F. Gartwright a pu dire « que l'aliénation parentale n'est rien moins que le meurtre symbolique du parent qui n'a pas la garde dans la vie de l'enfant ».
Selon le Docteur Paul BENSUSSAN, psychiatre, expert agréé auprès de la Cour de Cassation le SAP, désigne «l’ensemble des manifestations psychopathologiques observées chez les enfants soumis à des séparations parentales très conflictuelles : en premier lieu le rejet injustifié ou inexplicable d’un parent par un enfant.» «L’enfant du divorce peut devenir l’instrument de la haine. Quand l’entourage familial, encouragé par certains intervenants, envenime les choses, la souffrance psychologique et l’humiliation peuvent être sans limite.»
Pour le Docteur Paul BENSUSSAN : "Cette pathologie redoutable et encore méconnue ne menace pas que le parent rejeté : elle sape le fondement même de l’identité et de la personnalité de l’enfant, compromettant même, lorsque le stade de sévérité va jusqu’à la rupture durable, son « droit élémentaire d’entretenir régulièrement des relations personnelles et des contacts directs avec ses deux parents », droit qui lui est normalement garanti par l’article 9 de la Convention internationale des Droits de l’Enfant, entrée en vigueur le 2 septembre 1990".
Principaux signes cliniques du Syndrome d’Aliénation parentale tels que notamment énumérés dans la thèse du docteur Bénédicte GOUDARD :
- Les parents du parent aliénant sont parfois les premiers à éliminer « l’autre parent ».
- Le parent aliénant réécrit l’histoire du divorce et convainc ses enfants en premier lieu, puis son entourage de proche en proche de la véracité de sa version des faits
- Tout se passe comme si les hypothèses fausses de départ étaient validées chaque jour davantage
- Le parent aliénant instille peu à peu sa version du monde dans le cerveau des enfants aliénés par le biais de techniques de manipulation
- Les enfants comprennent très vite qu’ils sont invités à choisir entre 2 parents. Le parent aliénant sous-entend que ce ne peut être que l’un OU l’autre, de manière exclusive… Ce choix est en réalité un non choix qui va conditionner ultérieurement le sentiment de l’enfant. Il proclamera avoir décidé par lui-même de refuser de visiter le parent aliéné.
- Les relations perdent toute fluidité pour se réorganiser autour d’UN parent, dit parent aliénant, qui devient le centre et le « superviseur » de toute communication. Désormais, même en son absence, son souvenir est présent dans l’esprit des enfants, comme pour les protéger ou les mettre en garde contre l’autre parent.
- Les enfants deviennent un intermédiaire entre les deux parents, l’instrument de la vengeance et de la haine du parent aliénant.
- Les enfants sont soumis à une double contrainte. Ils soutiennent le parent aliénant qui se présente toujours comme une victime. Ils le font à la fois parce qu’ils aiment ce parent et en même temps parce qu’ils savent intuitivement qu’ils seront rejetés s’ils ne soutiennent pas le parent aliénant.
- Le parent aliénant parentalise les enfants en les élevant hiérarchiquement au même niveau que lui pour un temps, tant qu’il se présente comme victime et seul protecteur des enfants.
- Le parent aliéné, de son coté, ne peut voir ses enfants que si le parent aliénant le veut bien. Il est purement et simplement rejeté.
- Le parent aliénant se considère comme le seul bon parent. Le but inconscient ou non est de rejeter voire de détruire l’autre parent et de réparer sa blessure narcissique. Ce parent jouit en apparence de toute sa santé mentale et sait toujours présenter les faits sous un aspect qui lui est favorable.
- Il se figurera qu’il est le seul « bon » parent et, à ce titre, investi de la seule « bonne » autorité capable d’éduquer les enfants. Il croit réellement bien faire et est convaincu de la nocivité potentielle de l’autre parent qui, de toute façon, ne pourra pas bien faire aussi bien que lui
- Le parent aliéné étant perçu comme néfaste dans ses souvenirs et dans sa perception du fait de l’échec de la vie en commun, il ne pourra assurer l’éducation correctement. L’argument donné peut être une infidélité, une moins grande compétence pour assurer les tâches ménagères ou un rapport différent à l’argent.
- Il sera le premier à accuser l’autre parent de toutes sortes de sévices imaginaires, d’un comportement violent ou totalement inadapté. Il se montrera également très habile devant les tribunaux et pour rallier les anciens cercles d’amis communs à sa cause.
- Dans toutes ces figures de parents aliénants, tous les artifices en leur pouvoir seront utilisés pour apparaître comme le bon parent aux yeux de la société… ils se montrent très habiles dans l’art de mystifier les experts psychiatres, les tribunaux…
- Les parents du parent aliénant s’implique dans le procès.
- Le parent aliénant affiche un masque de victime et sait se montrer le parent solide, digne de confiance en même temps.
- Il va réécrire le scénario où il est la victime, et où les enfants sont assimilés à des victimes aussi, ce qui contribue subtilement à dénigrer l’autre parent.
- Par la suite, le lien enfants aliénés/ parent aliéné se dégradant de plus en plus, le parent aliéné poussé au désespoir du fait de son impuissance peut se mettre à hurler, injurier les enfants ou l’autre parent. Le parent aliénant s’empressera alors de «récupérer» le comportement du parent aliéné pour justifier ses propos «Vois comme elle est hystérique» ou «elle est vraiment incapable de comprendre que vous avez besoin d’affection après tout ce que vous avez vécu».
- il va préférer systématiquement faire garder ses enfants par quelque un d’autre que le parent aliéné en cas d’absence.
- La rigidité et inflexibilité horaire sont de mise: « si tu les ramènes une minute en retard, j’appelle la police », « si tu arrives une minute en retard, tu n’auras pas les enfants ». Chipoter sur les horaires précis… empiéter sur le temps de l’autre exacerbe le climat de haute tension
- Typiquement, un parent aliénant déclare « je respecte leur décision de ne pas aller voir leur mère s’ils n’en ont pas envie.. » en revanche aller chez le dentiste ou la grand-mère du parent aliénant ne se discute pas.
- La version perverse: « je respecte ton courage pour affirmer ton droit à être entendu » dit le parent aliénant.
- Tout souvenir positif sera rabaissé ou nié par le parent aliénant « comment peux-tu te souvenir que ta mère te prenait dans les bras, elle n’a pas dû le faire souvent, elle était tellement occupée »
- Le parent aliénant, sachant intuitivement que plus un message paralyse par son contenu émotionnel, plus il a de chances d’être cru, soutiendra ce genre de propos avec virulence pour qu’on ne remette surtout pas en cause le mensonge en question.
- Il est crucial de comprendre que le SAP (syndrome d’aliénation parentale) est un abus émotionnel aux conséquences aussi dévastatrices qu’un abus sexuel.
- Le SAP est une bombe à retardement. Dans la majorité des cas, les enfants vont en apparence très bien.